QUELQUES REPERES SUR

L' EXPRESSIONNISME ABSTRAIT

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L' EXPRESSIONNISME ABSTRAIT...CONNU DE PATRICE MET

SE REPERER DANS LES REPERES

( Jean-Paul, commissaire de l'exposition)

En novembre  2005, sur le site internet "Terres de Guyane, aujourd’hui disparu, le "peintre" Patrice MET exposait    24 "Tableaux" d'une série "TERRES ABSTRAITES" ou "DECREPITUDES".

En réalité Patrice MET était un  photographe, un photographe dilettante qui,  lors d’un séjour de 3 ans en Guyane ( 2003-2005), consacra une partie de son temps à explorer les bagnes de Guyane.

Il avait alors une connaissance très lacunaire du mouvement connu sous le nom d’« Expressionnisme abstrait », mais il fut néanmoins frappé de trouver dans les formes  et les couleurs de certains  murs décrépis des bagnes, à Saint Laurent du Maroni et dans les Iles du Salut notamment, des similitudes frappantes avec certains tableaux expressionnistes abstraits.

S’il avait été peintre expressionniste abstrait , Patrice Met  aurait pu trouver dans les vieux murs des bagnes une  source d’inspiration. Photographe, il en fit un de ses thèmes favoris quand il parcourait les bagnes de GUYANE, séduit par l’approche très subjective de la démarche, aux antipodes de la photographie documentaire.

De même qu’un peintre se promène à travers la nature pour y chercher des inspirations et des modèles, Patrice MET  orienta dès lors son regard de photographe, pour   faire «  s’exprimer » les  vieux murs des bagnes sous les formes de l’expressionnisme abstrait, qu’il révélait ainsi , presque au sens photographique du terme.

Il est donc bien naturel que la présentation des œuvres de Patrice MET comporte quelques repères concernant l’expressionnisme abstrait, premier mouvement important de l’histoire de la peinture à être né aux Etats-Unis.

AVERTISSEMENT

Autant cet éclairage sur l’impressionnisme abstrait est nécessaire à la compréhension de l’œuvre  de Patrice MET, autant il faut garder présent à l’esprit que Patrice MET n’a découvert la plupart des peintres expressionnistes abstraits  qu’après avoir terminé sa moisson  de décrépitudes des bagnes, y compris pour les photos dont les analogies avec certains peintres sont les plus frappantes.

En arrivant en Guyane, les seuls contacts réels qu’avaient eus Patrice Met avec les peintres  expressionnistes abstraits étaient  la visite  de l’exposition consacrées à Paris en 1999 au peintre ROTHKO, l’une des figures emblématiques du mouvement,  et d’autre part une visite rapide du musée d’art moderne de Beaubourg. Quand il se mit à parcourir les ruines des bagnes de Guyane, il était à mille lieues de penser qu’il y rencontrerait l’expressionnisme abstrait.

Il ne s'agit donc pas de créer une fausse chronologie qui gommerait la part du hasard dans l'orientation "expressionniste abstraite" que donna Patrice MET à ses travaux de photographe en Guyane. Il ne s'agit pas non plus de nier le fait que sans un minimum de connaissance préalable de ce mouvement le "DECLIC " qui lui fit emprunter ce chemin n'aurait jamais eu lieu.

Il s’agit de découvrir ce mouvement multiforme sans prétendre à l'exhaustivité, mais en suivant le même cheminement chronologique que Patrice MET dans sa connaissance du mouvement, avant puis après sa découverte des décrépitudes.

De l’expressionnisme abstrait aux décrépitudes . (EX ANTE)

Partir de  la connaissance lacunaire de quelques peintres qu’en avait Patrice MET quand il découvrit les analogies avec les décrépitudes. Le visiteur pourra ainsi mieux comprendre comment s’opéra en lui le « déclic » :  de l’expressionnisme abstrait aux décrépitudes . (EX ANTE)

Des décrépitudes à l’expressionnisme abstrait (EX POST)

La présentation du mouvement sera ensuite élargie à d’autres peintres auxquels font écho les vieux murs peints des bagnes de Guyane photographiés par Patrice MET, mais que ce denier n’a découvert qu’après coup : des décrépitudes vers d’autres formes d’expressionisme abstrait ( EX POST)

Cette distinction  pour les besoins de la présentation ne doit pas masquer le fait que dans l’esprit de Patrice MET le continuum entre l’ex ante et l’ex post était pour lui largement intuitif, comme pour tous ceux  qui  ont saisi que la libre expression et l’affranchissement des formes sont les fondements de l’expressionnisme abstrait.

UN DERNIER MOT : NE PAS CONFONDRE L' ART DES DECREPITUDES ET LES DECREPITUDES DE L'ART

Patrice MET est conscient que  certains  détracteurs de l’art abstrait pourraient voir dans ses décrépitudes la confirmation que l’art abstrait est  une forme de décadence et de décrépitude de l’Art.

Il précise donc à chaque occasion que,  s’il a trouvé son inspiration dans les décrépitudes , c’est qu’ à travers la réalité on ne peut plus concrète de celles-ci, la libre expression et l’affranchissement des formes peuvent se conjuguer avec l’émotion, ce qui est la marque de l’expressionnisme abstrait et l'enjeu d'une photographie réussie.

Voilà pour le résultat, mais pour ce qui concerne les moyens , l’œuvre patiente du temps  qui métamorphose les murs en décrépitudes est une forme lente, très lente, d'«action painting ». Le photographe saisit un moment de cette évolution, joue beaucoup du cadrage, de la lumière et des contrastes, plus rarement de la couleur, comme le peintre expressionniste cadre ses drippings, ses coulures, ses giclures, ses projections, ses zip, ces aplats, même les plus minimalistes.

Le jour où Patrice MET tomberait sur une décrépitude qui serait le sosie de « La Joconde »  ou un fragment du Jugement dernier de La Chapelle Sixtine, le photographe travaillerait dans le même esprit. Les spécialistes de l’histoire de l’art et surtout les statisticiens considèrent   que la probabilité d’un tel événement est moins grande.